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En mai dernier, Maïwenn et Joey Starr
« foutaient » avec plaisir et talent « une grosse claque » à la, parfois très frileuse, Croisette. L'un a une fâcheuse, mais subjuguante, tendance à filmer ses bévues
familiales (Pardonnez-moi) ou professionnelles (l'excellent Bal des
actrices ). L'autre a pour habitude quant à lui de chanter les bévues de la police
« à base de pow pow pow ». Maïwenn et Joey Starr c'est un peu la rencontre du
troisième type, l'union de deux écorchés vifs échappés de leur milieu respectif pour vivre de leur art, un art explosif de vérité. Après Le
Bal des actrices, le binome s'est reformé pour le troisième long-métrage de Maiwenn : Polisse. Un long-métrage à la forme de challenge pour la réalisatrice. La
trentenaire a laissé tombé ses dilemmes de comédienne, ses querelles familiales et sa charmante auto-dérision pour un sujet hors de sa « périphérie d'actrice ». Polisse prend la route périlleuse du quotidien, abjecte et difficile,
celui des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs, celui d'enfants brisés et d'adultes haïssables. Au programme : gardes à vue de pédophiles, arrestations de pickpockets mineurs,
auditions de parents maltraitants, dépositions des enfants, dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi solidarité entre collègues, fous rires incontrôlables dans les moments les
plus impensables. Maïwenn filme le pire, celui qui existe dans l'ombre des foyers ou des cellules, celui avec lequel on tente de vivre...
Œuvre « coup de poing » , « film-fondateur », « formidable », l'encre a coulé sur Maïwenn. L'encre a surtout coulé sur sa personne. Fini la petite actrice « égocentrique » pour certains, elle devient enfin aux yeux de ceux-là une réalisatrice. L'une des meilleures à l'heure actuelle. Certainement, la plus cash dans un cinéma français qui ne pense, hélas, bien souvent qu'à l'autre définition du mot « cash ». Sociale ou accro à son nombril, réaliste ou à mourir de rire, violente ou tendre, la caméra de Maïwenn est sans concessions, fidèle à elle-même, bouleversante et nécessaire au cinéma français.
Tout ça pour dire que la bande-annonce de Polisseest enfin arrivée... quant à la véritable œuvre, elle ne débarque que le 19 octobre dans les salles françaises.