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Tombe les filles et tais-toi aurait pu s'intituler, ironiquement: "Quant Woody rencontre Humphrey"! Délicieuse et magnifique mise en abime du cinéma dans le cinéma, ce film n'est autre que le portrait de Woody Allen lui-même.  Tout évoque le célèbre réalisateur, tous les thèmes abordés sont des thèmes propres à son univers: la difficulté de la relation de couple, l'amour immodéré du cinéma et du jazz, les échecs interminables avec la gente féminine, l'oralité brillante et la maladresse de l'anti-héros. Woody fait du Woody et on aime ça, on en raffole...Tiré d'une pièce de Woody Allen, intitulée Play it again, Sam!, Tombe les filles et tais-toi est une comédie intelligente sur les frontières entre l'art et la réalité, le décalage entre le héros de cinéma et le spectateur du grand écran.




Nancy quitte Alain (Woody Allen) avec pour seul reproche "Avec toi, il n'y a que le cinéma qui compte". Il faut dire que Alain est poursuivi par une hallucination récurrente: Humphrey Bogart, rien que ça! Le héros de Casablanca le hante, l'escorte sans cesse, partout. Mais sa traque est honorable: il prodigue à Alain des conseils de séduction. Malgré la bonne volonté de son meilleur couple d'amis, Dick et Linda (Tony Roberts et Diane Keaton) qui lui font rencontrer des jeunes femmes splendides, le manque de confiance d'Alain le mène à chaque fois à la catastrophe. Les gags burlesques et visuels des rencontres truquées sont à mourir de rire: les répliques absurdes d'Alain et sa maladresse incroyable  font fuir les femmes. Pourtant, il arrive toujours un moment dans le scénario où l'anti-héros devient héros. Finalement Alain découvre qu'il y a une femme qu'il peut aimer, une femme avec qui il peut être lui même sans avoir consommer un verre de bourbon, comme lui conseille la virilité fantasmée  d'Humphrey Bogart!


"L'amour est un phénomène tellement étrange", tellement incompréhensible que quand on le trouve, on doit immédiatement le quitter. Derrière ses lunettes si connues, Woody Allen rejoue la scène mythique de Casablanca.  L'avion, les hélices qui tournent, l'heure du départ qui approche, le chapeau d'Indgrid Bergman, l'imperméable, la brume, la longue tirade de la séparation. Le spectateur devient alors acteur de sa scène favorite. Il n'y a qu'un pas entre l'écran noir et le fauteuil rouge. Bogart avait raison: "Tout le monde est Humphrey Bogart parfois"!

 



Tag(s) : #Cinéma
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