Dès fois au hasard des écoutes, tu regrettes d’être passée à côté d’une chanson. De ne pas l’avoir aimé à temps. Autrement dit au temps de sa sortie dans les bacs. Un peu comme en amour, tu penses que la perte de temps est un véritable gâchis. Une chose impardonnable. Et j’ai perdu beaucoup de temps à ne pas aimer plus tôt Daprinski et son « Le corps d'un homme ». Premier EP addictif sortit début 2013. L’artiste y fixe ses amours et ses angoisses dans un souffle gainbourien. Le spectre du grand Serge erre à la cool sur les cinq titres de l'EP, le Serge période Melody Nelson et ses cheveux rouges couleur naturelle. L'aventure musicale de Daprinski pourrait être un film des années 70. Un Sautet où les couples s’observeraient, se toiseraient en silence, dans une voiture en pleine nuit, sur une musique de Philippe Sarde. Et ça tombe bien, souvent on regarde en boucle les Sautet comme une inlassable première fois enivrante et charmeuse.