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L’précipice Sydney Valette s’en fout. La faute au chagrin d’amour, à la ville la plus belle au monde peuplés d’être plus que moyens - lui compris - et autres déboires propres à tout grand gamin né dans cette décennie où la cold wave envahissait les ondes. Alors ouais le revival 80, c’est le grand truc du moment qu’on te colle à chaque chronique je sais bien. La nouvelle vague française côté son ne cesse d’être comparée aux jeunes gens très modernes qui, sous influences british et forcément punk, ont planté leurs épingles de nourrice dans la carotide de de la pop française et mis les cerveaux sous sevrage d'un électro primitif. Sydney Valette semble le nouveau descendant de cette dark pop née sous l'influence de jeunes gens très modernes. Jeune, lui, il l’est encore dans sa désespérance. Moderne, il l’est encore plus dans ses bidouillages électroniques. La preuve avec Fight Back, son nouvel album très pratique pour se défendre contre soi-même ou contre les autres, au choix selon l'humeur. 

 

L’précipice on s’en fout

Fluide glacial 

Pour ce grand garçon aux allures adolescentes « la vie n’est pas un long fleuve tranquille mais la vie est un long fleuve quand même » et sur ce fleuve, jumeau d’un Styx moderne, il vogue depuis plusieurs années, entraînant sur ces fluides glacées à la décadence sans fond nombre de grand.es. gamin.e.s. Qu’est-ce qui leur plaît tant à ceux-là dans l’électronique dark et glaciale du grand monsieur qui danse comme dans les années 80 sur scène - et parfois jusque dans la fosse - tout en rythmes saccadés et gestes robotiques ? La même came produite par des gens comme les Crystal Castles : quelque chose d'hybrides, de rêche, violent et lumineux à la fois qui embrase les âmes esseulées en VF ou dans la langue punk - peu importe le garçon maîtrise les deux - le tout sur nappes synthétiques à tendance moyennâgeuse dans l’incantation de paroles où le noir bien c’est noir, sans autre possibilités de variantes de couleurs. 

Animal, on est mal

Sydney Valette c’est le côté obscure de la force - humour et cynisme en plus. De son côté - comme chez sa copine Rebeka Warrior avec qui il partage d’ailleurs un titre nocturne sur son nouvel opus « Les Etoiles » - les ténèbres sont lumineuses pas pour l’âme mais pour le corps en transe. Ces ténèbres non édulcorées sont  parsemées de machines flippantes et d’une voix caverneuse qui invite à entrer dans la danse. Et même carrément à pogoter. Avec des textes primaires quasi organiques, l’artiste ambiance la foule ou le solitaire qui l’écoute lors de ses insomnies. Car là encore comme les filles de Mansfield TYA, Sydney Valette a tout de l’oiseau de nuit avec qui on partage ses difficultés nocturnes. Avec lui, l’esprit pogote seul ou accompagné, le corps en transe gagne en énergie et puis cela suffit. C’est une musique de l’instant qui promet de "kill the beast" en quiconque mais réanime la bête le temps de 9 titres paumés, énergiques, synthétiques et lyriques. Sur un titre calibré pour être un petit hit chez les âmes esseulées, le garçon qui ère dans la ville lumière chante et griffe l'amour. On en attendait pas moins de lui après son précédent hit "Prêt à mourir". 

Tous les jours je t'attends, tous les jours j'espère te revoir, ma condition actuel est précaire, la liberté devient parfois un enfer, je me sens si seul, je suis au bord du précipice

Balancé ainsi on sent peu le potentiel feel good de cet album mais ça tombe plutôt bien : ce n'est aucunement le but de la maison. Artiste errant, musicien sans toit préférant le ciel de la ville lumière ou les caves, Sydney Valette ne broie pas du noir comme les titres, les paroles et cette chronique pourraient nettement laisser le supposer... non comme sa copine Rebeca Warrior, il produit de la déconne dark et des moments de pur magie, au-dessus les étoiles exactement.

 

Sydney Valette - Fight Back - à découvrir et plus encore par ici >>  https://sydneyvalette.bandcamp.com/

Tag(s) : #Musique, #Sydney Valette, #noir c'est noir, #eightees, #punk, #electro
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