Quatre petites lettres soudées ensemble, suffisamment françaises pour faire diablement chic. Quatre petites lettres les unes contre les autres pour formuler une identité douce en apparence. Parce qu'en apparence, elles semblent sages comme des images les filles de Beau. D'ailleurs elles semblent des images de l'époque, des clichés de new-yorkaises en goguette lâchées dans une forêt pour un premier clip. Crinières longues et en vrac, ces filles ont quelques choses des girls de Woodstock ou de celles d'un Sofia Coppola où l'on s’ennuie sévère. Mais évitons de s'arrêter à l'image, grande prêtresse. Le destin est content de pouvoir raconter que si elles ne s'ennuyaient pas autant que les nymphettes de Virgin Suicides, aux prémisses de l'adolescence, Heather Golden et Emma Rose, étaient bien gagnées par ce sentiment si féroce de faire quelque chose de leur peau, de poser des mots sur le mal qui les rongeait et toutes ces petites histoires nées sur les bancs du collège. Elles ont 13 ans alors, des mères super copines et vivent à à Greenwich Village, ceci explique certainement cela. Si certaines de leurs camarades entretiennent méticuleusement leur journal intime, elles ce sont leurs poèmes qui héritent de toute leur attention. Elles grattent du papier et de la guitare, instrument qu'Emma apprend sur YouTube grâce à des tutoriels – merci le Net. Heather s'occupe du chant, avec une voix traînante, traînassant aussi bien avec le suave que le blues.