Miossec, la tempête et la mélancolie

Des semaines que nous attendions ce jour. Ce 27 février. La marinière était soigneusement repassée pour l'occasion depuis des lustres. Les crêpes au citron étaient préparées depuis le petit matin. Le plein était fait. Telles des aventurières nous étions parfaitement prêtes pour le meilleur comme pour le pire. Rien n'aurait pu nous empêcher de croiser une fois, dans nos modestes vies, Christophe Miossec. Même pas une alerte orange. Alors on est parties, sales gamines que nous sommes. Inconscientes et ricanantes face aux inquiétudes des uns et des autres. Rien n'aurait pu nous empêcher d'entendre la voix magnifiquement amochée de Christophe Miossec à 50 cm de nous. Rien. Même pas une tempête. Le lendemain matin, au réveil, nous étions intactes, vivantes et très mélancoliques. Mélancolie des paysages aimés et disparus à jamais dans l'enfer d'une tempête. La vie ne sera décidément jamais un long fleuve tranquille.