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Marie Espinosa s'est fait larguée, bousillée, cassée en mille morceaux. Depuis, pour oublier, la belle brune couche ses maux sur le papier. À force d'écrire ses peines de cœur et de faire pleurer sa guitare, la jeune fille a donné naissance à un premier disque éclatantde beauté et de fraîcheur. Avec La Démarrante, elle entre dans la très respectueuse tradition de la chanson française. Une nouvelle chanteuse est née, en marge de la nouvelle chanson française.


Son air de petite fille sage attire l'œil. Avec ce petit grain de beauté qui vient encanailler ce doux visage, Marie Espinosa avait le physique parfait pour le cinéma. Après avoir collaboré avec des personnalités prestigieuses du 7eme Art (Robe-Grillet, Kusturica...), la belle retourne à son premier amour : la musique. Un monde dont elle connait parfaitement les ritournelles puisqu’elle a suivi une scolarité musicale très classique (piano, chant lyrique) à la Maison d’Éducation de la Légion d’honneur avant de craquer, belle et rebelle, pour un amoureux rock’n’roll. Hélas, ce petit « chanteur de merde et faucheur de cœurs », comme elle le nomme avec une violence délicieuse dans un des ces titres, la quitte un beau jour. À l'aube de ces 27 ans, Marie Espinosa doit alors apprendre à ne plus pleurer, à encaisser et à continuer. Pour se relever, elle a fait de ses chagrins des chansons sublimes et tragiques de vérités, des petits airs lancinants tourbillonnant sur les affres de la passion amoureuse et les affres de la vie moderne. Mais rassurez-vous pour la belle, « ça va aller, puisqu'avec le temps tout va ».

 

MarieEspinosa

Repérée, en 2007, par le producteur de Vanessa Paradis et Raphaël, Marie Espinosa écume les petites salles de spectacles. Son chant aux couleurs et tonalités très variées éveille la mélancolie d'un temps perdu, esquisse de doux rêves pour oublier et livre les vérités tragiques de « l'âge des possibles ». Charmante jeune fille de 25 ans (à l'époque) Marie Espinosa se dévoile au grand public avec un petit tube délicieux d'ingéniosité. L'Annonce sonne comme un CV humoristique et vante les mérites de cette fille qui « bouffe la vie à pleine dent », « rêve le monde en grand » et ne « croit plus au prince charmant ». Loin des simplicités originales et décalés des Camille, Olivia Ruiz&Co, Marie Espinosa s'inscrit dans la lignée de ces chanteuses à textes, tantôt joyeuses, tantôt abimées par la vie. Marquée par les mutineries chantées de Jane Birkin et les messages personnels de Françoise Hardy, sans oublier cette amour fou pour les vers de Barbara, Marie Espinosa se raconte en 11 titres éclectiques, où la peur n'empêche pas d'avancer et où le désir de décrocher la lune flotte comme une douce ritournelle incandescente.


Dans son album où se succèdent les séquences sentimentales de sa vie, la chanteuse s'engouffre dans son moi intérieur, commun à tous les êtres de son âge. Coup de foudre (Qu'est ce qui t'as plu?), regrets éternels (C'est pas facile), temps de l'innocence révolu (L'Âge des possibles), rêves sans emploi (L'Annonce), histoires d’un soir (Elle couche). C’est l'autoportrait du commun des mortels que la belle s'évertue à dessiner avec des larmes et des pastels, des rires et des soupirs, de l'humour et de la sincérité. Sur un air « romantique, classique et pathétique », Marie Espinosa pleure des « mots en vers » et dit vouloir « prendre des cours pour voir la vie du bon côté ». Cela paraît pourtant bien inutile, car en l'écoutant, il se détecte une formidable ode à la vie.


Il ne lui reste certainement que son piano et ses mots pour porter son fardeau. Toutefois, avec eux, elle fabrique de jolies bouteilles qu'elle jette à la mer et que l'on se précipite pour récupérer. Des malicieuses complaintes rythmées et rimées qui touchent en plein cœur. Parce qu'il faut l'admettre : touchez le fond de la piscine en petit pull marine c'est la chose la plus banale qu'il existe quand on a que 25 ans. Mais de la banalité, Marie Espinosa a su créer un univers, tiré à quatre épingles, entre envolées de piano, légers airs d'accordéon et ballades countrysantes. Un monde à l'image d'une fille de 25 ans, larguée par les mecs et la société entière, dont les seules repères et inspirations se veulent magistrales, une plume gainsbourienne, une émotion à la Barbara et le tour est joué. La Démarrante chante les déboires d'une jeune fille qui « se cherche désespérément et aimerait vivre de son talent ». Les déboires sont si charmants qu'ils trouveront, sans aucun doute, un vrai public.

 

 


Tag(s) : #Musique
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