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Bon l'heure est grave, les amis. L'avenir de notre très chère nation est en jeu. Dans quelques minutes, notre sélectionneur national, le très apprécié Raymond Domenech, s'apprête à livrer le nom des 23 joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde. Autant vous dire que dans quelques minutes c'est le moral de tout l'hexagone qui se joue. Alors je sais ce que certains pensent, je les entend déjà les  révoltés « ils nous emmerdent avec leur foot » et les sceptiques « il y a plus important que ce sport de truands dans la vie ». Mais sachez que vous vous trompez mes amis.


Je ne vais pas faire ma Zahia D. (pour ceux qui vivent dans une grotte allez donc faire un tour ici) et écrire ces quelques mots dans le but de défendre quiconque. Quoique moi aussi j'aurai fortement apprécié écrire un courrier à ce cher Raymond pour lui faire part de mes choix d'attaque, de défense et exiger la présence de mon sauveur, mon n°10 fétiche, Monsieur Zinedine Zidane... Je m'emporte, je divague et prend mes rêves pour des réalités. Zizou ne reviendra pas, ma vieille, tu dois l'accepter... Bref, je ne suis donc pas Zahia D. même si fut un temps j'aurai donné n'importe quoi pour une aventure avec un footballeur, un certain Robert Pirès par exemple, d'ailleurs gentiment oublié par les années de règne de Sir Domenech celui-là aussi. Mais ceci est une autre affaire. Non, non, si je vous écris à quelques minutes du verdict c'est pour vous expliquer ce sentiment si étrange que fait naître le football en certaines personnes dont j'avoue faire partie. Je vois d'ici les moqueries : le football violent des supporters extrêmes du PSG ou le football bling-bling de ces dernières années peuplé d'alcool et de sexe à volonté diront certains. Mais cessez donc les mesquineries, moi je vous parle de l'autre football. Celui dans les tribunes ou devant son écran de télévision. Celui entre amis ou en famille. Celui où, malheureusement, on est un peu tous des (médiocres) sélectionneur de l'équipe de France. Celui où on refait le match avec une bonne dose d'apéro et de mauvaise foi. Le vrai football.


Yazid


Mes premiers souvenirs  de l'enfance ne sont hélas pas ceux d'un dessin animé ou de je ne sais quel jouet. Non, mon tout premier souvenir d'enfance restera à jamais une finale de Coupe du Monde dont je me souviens dans les moindres détails. Le visage des gens. L'odeur des lieux. Les gestes et les paroles. Je me souviens de tout. Ce soir-là je portais un short bleu (horrible), un T-shirt bleu (encore plus horrible). J'avais les cheveux longs et des drapeaux français peints sur les joues (c'est bien la seule fois de ma vie où j'ai été patriotique). Tout le monde parlait fort, criait, certains même chialaient de bonheur. Et moi, du haut de mes 11 ans, je regardais les yeux ébahis ce spectacle, qui je le pense encore aujourd'hui était l'un des plus beaux jours de ma vie. J'ai certainement fabriqué ce souvenir fabuleux de toutes pièces. Souvenir d'une France « black-blanc-beur » détruite depuis. Souvenir d'un peuple uni dans la victoire ou même la joie d'un type de droite comme Chirac réussissait à me remplir de joie. Alors certes les années ont passé, et avec elles les rumeurs, les affaires d'argents, les défaites et bons nombres d'autres déceptions aussi. Pourtant, je le sais, le football restera à jamais cette lueur d'espoir. Ce sport de la France d'en bas, où l'on brasse des millions pour pas grand chose dès fois, mais où l'on vibre quelques fois lors de simples passes ou de beaux buts. Le sport qui fait, malheureusement ou heureusement, je ne sais toujours pas, oublier nos misérables vies ou conditions. Alors je ne vais pas faire ma Zahia D. défendre tel ou tel footballeur et la présomption d'innocence. Non, je vais juste défendre le football et la Coupe du Monde qui se prépare dans un pays où le seul bonheur des gamins est peut-être d'avoir un pauvre ballon rond aux pieds. Je vais juste peut-être dire une bêtise en laissant imaginer qu'une ou plusieurs victoires de l'équipe de France pourrait rendre heureuses, pendant quelques heures seulement, quelques personnes modestes. Il y aura bien sûr toujours ce sale fric, pollueur inévitable de nos sociétés, mais il subsistera toujours le banal bonheur procuré par un ballon rond. Le bonheur naïf de retrouver quelque chose de l'enfance. Seul passage de la vie où l'on est pas obligé de regarder la vérité en face. La triste vérité de la médiocrité de notre football mais aussi de notre nation. Alors Raymond si tu m'entends, fais nous retrouver ce sentiment si léger d'enfance avec tes 23 bleus.


 

Tag(s) : #Actualités
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